Afrique du Sud ; novembre 2019
A l'heure du tourisme de masse, la question de la distinction entre touriste et voyageur paraît légitime. Le premier ne serait qu'un consommateur de plus, suivant les autres consuméristes dans des ghettos touristiques surpeuplés ; autrement dit un « mouton », un « toutou ». Le deuxième fait plutôt référence à la figure valorisée de l'explorateur, celui qui trace sa route en-dehors des sentiers battus pour rencontrer des peuples authentiques. Le voyageur donnerait du sens à son périple, chercherait à s'inscrire dans un territoire (nuits chez l'habitant, randonnées...), en cherchant coûte que coûte à se différencier du touriste, considéré sans âme et livré à des pulsions mercantiles « hors-sol » (...)
Entre Qacha's Nek et Semonkong, le point de départ de notre prochain trek, nous devons emprunter un taxi. Au Lesotho, comprenez un mini-bus sur-bondé dans lequel s'entasse une vingtaine de personne (autant d'arbres et de touristes que dans le pays!). Le plus réjouissant consiste évidemment à commencer le bourrage de la carlingue, stationnée en plein soleil, bien avant le départ. Ce dernier ne s'effectue en fait que lorsqu'un champion de tétris ne serait pas capable de faire rentrer un nourrisson de 2 mois. Mais ne soyons pas difficile sur les quelques cm2 de siège dur qui nous sont alloués, car aujourd'hui nous puons la chance, le chauffeur semble artistiquement parlant ouvert sur le monde (...)