Les pensées de l'écologie ; Wildproject

Les pensées de l'écologie ; Wildproject. Max de Nature

 Il y a un petit moment que je n’avais pas eu le temps de me plonger dans un bouquin traitant d’écologie. Alors pour me remettre dans le bain, Les pensées de l’écologie, un manuel de poche qui se présente comme un panorama inédit sur un siècle de pensées, me paraissait tout indiqué. Une reprise « en douceur », avec de courts textes d’auteurs déjà lus (Latour, Morizot, Abram, De Waal par exemple)… mais aussi d’intéressantes découvertes et confirmations qui appelleront certainement des lectures plus poussées (Thoreau, Illich, Naess…).

 

L’excellent exercice auquel ce sont attaquées les éditions Wildproject mérite d’être souligné ; et me rappelle celui du recueil de textes Penser l’Anthropocène, que j’avais également beaucoup apprécié. Car en traitant de manière quasi exhaustive aux différentes dimensions qu’englobe l’écologie, les deux ouvrages mettent judicieusement l’accent sur l’interdisciplinarité, la complexité, le caractère englobant de la crise écologique et existentielle que traverse l’humanité. Grâce à cette compilation de textes de scientifiques, d’historiens, d’anthropologues, de philosophes, de militants ou de peuples autochtones (et j’en passe), Les pensées de l’écologie nous renvoie indirectement en pleine face la « petitesse » des débats contemporains, où il n’est souvent question que d’aspects techniques du réchauffement climatique et de l’effondrement de la biodiversité.

Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : les méga-feux, les sécheresses, la montée des eaux, les inégalités, les extinctions d’espèces… ne sont pas des « accidents » de l’Histoire que nous effacerons à coup d’investissements « verts » (voire bien marrons) ou de réformettes individuelles et collectives. Non, pour remettre l’humanité (ou plutôt la frange de l’humanité qui par son mode de vie remet en cause les excellentes conditions de vie sur Terre) sur les rails d’un développement durable, pour elle-même ainsi que pour le monde vivant dans son ensemble, il faut engager une réflexion structurelle, globale, sur notre manière d’habiter la planète et d’interagir avec ses habitants humains comme non-humains. Qu’est-ce que connaître le vivant, Comment bien vivre sur Terre, A partir de quels principes refaire des mondes, sont donc les trois axes sur lesquels s’appuie le manuel pour faire un joli tour d’horizon des pensées de l’écologie.

 

 

Quand on pense que la dimension écologique de la crise sanitaire actuelle (multiplication des zoonoses à cause de la déforestation, terrains propices à la maladie à cause de mauvaises hygiènes de vie…) se trouve complètement évacuée du débat public, on se dit qu’il y a du boulot. Et on se dit que oui, malheureusement, l’écologie est encore trop souvent traitée comme une disciple périphérique, alors même qu’elle embrasse toutes les problématiques. Les pensées de l’écologie ne datent pourtant pas d’hier (une petite pensée pour Elisée Reclus, géographe du XIXème siècle!)… alors raison de plus pour partager ce formidable manuel et participer à sa diffusion !

 

Maxime Lelièvre

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Dans la même veine que Les pensées de l'écologie, ne manquez pas la lecture de Penser l'anthropocène


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